Lumière de sagesse – Blog de Pierre Wittmann
7 novembre 2024
L’humilité
Marlène m’écrit que l’humilité est la qualité la plus importante à ses yeux, pour accompagner la connaissance.
Moi aussi, j’aime beaucoup l’humilité, et je trouve également que c’est une des plus belles et des plus importantes des vertus, même si je ne perçois pas son rapport avec la connaissance (ne pas se vanter de ses connaissances ?).
Il n’est pas facile de définir clairement l’humilité, car il me semble qu’elle a un sens très différent selon les cultures. L’humilité que j’admire est celle dont parlent les Chinois, autant les taoïstes, quand ils parlent du wu wei, que les confucianistes, sans oublier les bouddhistes quand ils parlent du non-soi. Pour moi, ce qui représente le mieux l’humilité, c’est l’hexagramme 15 du Yi Jing et l’attitude du Chef accompli.
La culture occidentale considère l’humilité comme faiblesse, insuffisance ou infériorité, et, dans une société qui valorise le succès, la notoriété et la réussite matérielle au niveau individuel, l’humilité n’est ni admirée ni recherchée, sauf peut-être par certains religieux et mystiques chrétiens qui en font une pratique de soumission à Dieu.
L’humilité des Chinois n’est pas une attitude faible et inférieure, au contraire, c’est une grande force intérieure construite sur une retenue extérieure. Il s’agit de ne pas se vanter de ses qualités, de ne pas se mettre en avant, de ne pas initier, entreprendre ou s’exprimer en tant qu’individu séparé ou par intérêt personnel, mais de savoir répondre, énergiquement s’il le faut, aux besoins et aux demandes du tout dont on fait partie, auquel on appartient (que ce soit l’univers, la société, la communauté, le clan, la famille). Je perçois très bien cette sorte d’humilité chez Marlène, c’est l’héritage de son ascendance chinoise. Pour un pur occidental comme moi, il est plus difficile d’être humble. Mais peut-on juger de sa propre humilité ? Se considérer comme humble est déjà une forme d’orgueil. Certains considèrent que le summum de l’humilité est d’être un paillasson, je n’en suis pas sûr…
1er janvier 2017, Chiang Mai
24 octobre 2024
L'inspiration, mon blog
Quand le mental se tait – cesse ses commentaires incessants – l’inspiration surgit dans le silence du cœur. Réaction émotionnelle à une perception sensible, elle nous réjouit, nous émerveille et élève notre niveau de conscience. Dans un sentiment d’amour pour l’objet perçu, elle nous donne une nouvelle vision de la réalité.
Tout peut éveiller l’inspiration : la nature, une œuvre d’art, un poème, la sagesse, la beauté, l’amour… Les émotions bienfaisantes stimulent l’inspiration, les émotions conflictuelles – la peur, l’avidité, l’aversion, l’inquiétude, l’agitation – ont tendance à la bloquer. L’inspiration produit une vision globale, unitaire, où le sujet se fond avec les objets dans une connaissance intuitive omniprésente ; et la personne séparée se dissout dans l’infinité de l’espace et de la conscience.
L’intention de mon blog est de partager des idées, des observations, des visions qui ont inspiré ma vie… et les réflexions qu’elles ont suscitées. Son propos est de réjouir le cœur… pas de nourrir le mental ; d’inciter à regarder, écouter, comprendre, sentir… pas de réagir, analyser, juger, argumenter ; d’inspirer, pas de convaincre… mais aussi, parfois, de surprendre ou provoquer, afin que chacun s’interroge et trouve sa propre vérité. Si ces textes résonnent en vous, laissez-vous submerger par leur frémissement, afin qu’ils illuminent votre quotidien. Et partagez votre enthousiasme avec votre entourage, car l’inspiration est contagieuse.
Notre perception dépend de notre niveau de conscience, et la richesse de notre inspiration transforme notre vision du monde. Il n’est pas nécessaire d’être un peintre ou un écrivain pour inspirer autrui, car l’art suprême est la vie : l’amour de la vie. Les êtres qui vivent dans un haut niveau de conscience sont une inspiration constante pour leur entourage, même s’ils ne font rien et ne disent rien, simplement par leur présence. Cultivons cette présence, trouvons sans cesse l’inspiration de nous y maintenir ; c’est le meilleur service que nous puissions rendre à nos semblables… et au monde.
18 mai 2016, Chiang Mai
10 octobre 2024
Vivre heureux
J’ai joué ce matin au golf du Lanna. J’ai fait une bonne partie : le parcours est beau, pas trop difficile, il n’y avait personne, et j’avais une jolie cadette bien éveillée. J’ai aussi mieux joué. L’ambiance est plus simple et plus sympathique qu’au golf de Green Valley. Mes partenaires, par contre, n’étaient pas contents du tout, parce que le parcours n’est pas très bien entretenu. Je me rends compte combien la plupart des gens, et les Français en particulier, sont toujours en train de se plaindre et de critiquer. Rien n’est jamais assez bien pour eux, et finalement, ils ne sont jamais heureux.
Après, en buvant un verre, nous avons parlé de la Thaïlande et de tout ce qui ne va pas dans ce pays ; c’est sûr qu’on peut partir sur ce sujet : c’est sans fin. Daniel disait qu’il arrivait au point où il ne supportait plus rien. Alors qu’on peut simplement changer son attitude, trouver que la vie belle, contempler la chance qu’on a de vivre ici, et avoir de la gratitude. Ce n’est pas difficile, mais c’est un choix à faire : soit passer sa vie à être mécontent, soit la passer à être content. Cela ne dépend pas des conditions extérieures, de la Thaïlande ou d’un autre pays, mais de notre état intérieur : comment on décide de réagir aux conditions extérieures, et surtout à celles qu’on ne peut pas changer. Accepter les choses telles qu’elles sont : tout est là ; et voir le bon côté des choses plutôt que le mauvais.
Il fait beau, c’est vraiment merveilleux d’être ici. De mon côté, je n’ai pas à me plaindre. Le tout est d’être bien avec soi-même, de faire ce qu’on a envie de faire, d’être libre, de vivre simplement. Que veut-on de plus ? Vivre toujours en France, même s’il y faisait plus chaud, ne serait pas idéal non plus. Ici, la vie est plus calme, plus simple, sans trop de complications, et un peu à l’écart du stress du monde : c’est comme des vacances. Notre vie est notre choix : ce qu’il faut, c’est savoir ce que nous voulons, et quels sont nos buts et nos motivations ; puis déterminer ce qui nous fait du bien et ce qui nous fait du mal, et choisir.
24 novembre 1999, Chiang Mai