BLOG   LUMIÈRE DE SAGESSE

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Blog de Pierre Wittmann – Janvier - mars 2023

22 Mar 2023

1081 Peinture tantrique

1081 Peinture tantrique

Réchauffement climatique

Le réchauffement climatique sur notre planète est devenu un fait que nous pouvons tous observer, mais ses causes semblent plus difficiles à définir objectivement. Les avis divergent, et ce ne sont pas forcément ceux qui sont diffusés par les médias officiels et soi-disant prouvés par les scientifiques qui sont justes. Les théories scientifiques ont toujours été considérées comme justes jusqu’au jour où on découvre qu’elles sont fausses. Beaucoup de gens pensent que le réchauffement climatique est dû à la pollution atmosphérique, notamment à l’augmentation de la proportion de CO2 dans l’air et que c’est l’homme qui en est responsable. Une croyance qui satisfait l’orgueil démesuré de l’être humain quand il s’imagine que son pouvoir peut changer le cours de l’univers. D’autres théories affirment que la cause du réchauffement climatique provient du soleil, et que des réchauffements similaires se sont déjà produits régulièrement dans l’histoire de la Terre. Ce n’est pas moi qui vais trancher ce débat. Il y a probablement du vrai dans les deux théories.

Je lisais récemment l’article d’un savant allemand qui observait que la proportion de CO2 dans l’air était très faible (environ 0,035 %) et qu’elle était donc insignifiante. Le problème est que cette faible proportion a augmenté de 30 % depuis le début du 20ème siècle. Toutefois, elle est loin d’être dangereuse pour notre santé, elle le serait si elle dépassait 3 % : nous en sommes encore très loin. Est-ce que ces petites variations affectent l’équilibre chimique de l’écosystème de la Terre et sont vraiment la cause du réchauffement climatique ? De même que certains minéraux et certaines vita­mines, qui sont en proportion encore beaucoup plus faible dans notre corps, peuvent sérieusement affecter notre santé s’ils sont en manque ou en excès de 30 % ! La Terre est un grand être vivant, et sa bonne santé dépend de conditions très précises. Toutefois elle a aussi un grand pouvoir d’adaptation.

Cet article précisait aussi que la nature produit elle-même 96 % du CO2 et les êtres humains seulement 4 %, et que réduire nos émissions de CO2 ne ferait pas une grande différence. Ce qui m’a interpelé dans cette affirmation, c’est qu’elle signifierait que les êtres humains ne font pas partie de la nature, et qu’étant extérieurs à elle, ils auraient le pouvoir de la contrôler et de la manipuler. Au contraire, je pense que la nature contrôle tout, d’une manière ou d’une autre, et même le compor­tement stupide des êtres humains. En ce moment, elle fait peut-être des expériences pour voir jusqu’où les êtres humains pourront aller dans leur propre autodestruction avant de devenir plus sages ! C’est intéressant de l’observer. Et même si la planète se réchauffe, nous ne sommes pas dans une situation désespérée… pas encore !

En général, nous ne soignons pas notre corps tant que nous n’avons pas des douleurs ou des troubles physiologiques graves. De la même manière, les conditions de vie sur cette planète ne sont pas suffisamment dramatiques et douloureuses, jusqu’à présent, pour nous obliger à prendre des mesures énergiques pour faire quelque chose à leur sujet ; et le peu que nous faisons déjà n’est peut-être pas inutile. La première étape est déjà de prendre conscience des effets de nos actions, car elles ont certainement un effet, même s’il est minime à l’échelle de l’univers, ou même de la Terre, et elles affectent le tout ! Comme nous appartenons au tout, et sommes le tout, il est sage de nous préoccuper de savoir si l’air que nous respirons, et qui nous maintient en vie, contient bien la bonne quantité de CO2, car même si elle est petite, elle n’est certainement pas insignifiante. Même si cela ne nous dit ni quelles sont les causes de cette augmentation ni si celle-ci est liée au réchauffement climatique.

Mais bien sûr, si le responsable de ces variations est le soleil, les mesures que nous envisageons de prendre à notre petite échelle auront bien peu d’effet.

Il est certainement préférable de faire confiance au Plan divin. L’émerveillement devant les merveilles de la nature et la gratitude d’être vivant sont des émotions qui seront beaucoup plus favorable à notre santé et notre survie que la peur provoquées par les théories des catastrophistes. 

 

28 octobre 2019, Chiang Mai

8 Mar 2023

630 Composition

630 Composition

Pareil ou différent ?

« C’est drôle comme je n’arrive pas à trouver quelque chose qui m’enthousiasme ou me passionne en ce moment. Le problème est que je ne sais pas si c’est un signe de sénilité ou de réalisation. Est-ce le désenchantement pour toutes les entreprises du samsara* ? Ou est-ce un désintérêt pour la vie, une sorte de fatigue, de lassitude, d’ennui ? Qu’est-ce qui vaut la peine de faire des efforts dans ce monde ? Atteindre l’éveil, la libération, certes ! Mais est-ce le résultat d’efforts, de faire quelque chose, ou est-ce justement la capacité de se détacher du monde des passions et des désirs ? Simplement « être », dans le wu wei*. J’ai demandé de réaliser le wu wei, et maintenant que je semble avoir perdu tout intérêt dans le faire, je me plains. Je devrais être content ! Mais le problème, c’est que ce n’est pas si facile de ne rien faire. Et même si je ne fais rien, je m’occupe : je vais et viens toute la journée quand même. Ce n’est pas encore tout à fait le wu wei, ni l’illumination ! »

 

Je viens de lire ce texte du 6 janvier 2001. Nous sommes le 18 avril 2018. Ce texte est-il toujours actuel ? Quelle est la position de Pierre en cette belle journée du 18 avril 2018 ?

C'est pareil ou différent ?

Pierre a-t-il découvert ce qui est toujours pareil, et fait-il la différence avec ce qui change constamment ?

MC, lectrice du blog

 

Ce qui est toujours pareil, c’est le changement continuel, 
dont l’expression est la vie, et le monde manifesté dans lequel elle se déploie

Le regard porté sur la vie est émerveillement constant, 
mais celui porté sur ma vie est parfois enthousiasme et parfois désenchantement

Les journées sont différentes, et les questionnements qui les habitent changent, 
c’est ce qui leur permet d’être toujours actuels

Pareil et différent sont deux aspects inséparables de toute réalité vivante ; 
seule la mort ne change plus…


Samsara (pali) : littér. transmigration perpétuelle. Désigne le cycle des renaissances – le monde conditionné dans lequel nous vivons – qui, tant que nous n’en avons pas perçu la nature illusoire et le considérons comme la seule réalité, est comparé par le Bouddha à un océan de souffrance.

Wu wei (chinois) : littér. ne pas faire, non-action. Le wu wei est une philosophie de vie prônée par les taoïstes, qui consiste à s’abstenir de toute intention d’accomplir quoi que ce soit. Le pratiquant du wu wei se contente de suivre le flux de la vie en répondant spontanément aux besoins et aux demandes qui se présentent.

 

19 avril 2018, Chiang Mai

15 Feb 2023

Enseignements spirituels

1129 Silence

1129 Silence

Les enseignements spirituels sont tous plus ou moins corrompus, aussi il y a toujours un certain tri à faire, sortir le bon grain de l’ivraie. Mais c’est très subjectif, car ce qui peut sembler faux ou corrompu pour une personne, peut se révéler très inspirant et juste pour une autre.

Je ne suis pas d’accord avec tout ce que dit Bentinho Massaro*, loin de là, mais il y a beaucoup de choses qui m’inspirent dans son enseignement.  

Les adeptes qui ont de la dévotion pour un maître considèrent en général son enseignement comme très pur et ne voient de la corruption que dans ceux des autres. De même, beaucoup de grands maîtres critiquent les enseignements des autres écoles, qu’ils connaissent souvent mal ou pas du tout – cela me surprend toujours. C’est un phénomène très général, l’ego ne peut pas admettre que ce qu’il croit fermement comme juste depuis des années ne soit pas la vérité absolue. Et tant qu’on vit dans la dualité, l’existence d’un juste implique celle d’un faux.

Par exemple, les adeptes de l’astrologie tropicale continuent à croire que leur système, qui était juste il y a 2000 ans, l’est toujours aujourd’hui, alors qu’il suffit de lever la tête et de regarder le ciel pour se rendre compte que ce n’est pas vrai.

J’ai trouvé beaucoup de choses intéressantes et inspirantes dans le livre de Daniel Ingram (Ma­stering the Core Teachings of the Buddha, An Unusually Hardcore Dharma Book), mais beaucoup de choses discutables aussi. Il se permet de remettre en cause certains points du Canon du theravada*, considéré comme sacré, ou pur et dur, par beaucoup… c’est certainement un des ensei­gnements les moins corrompus, mais il a quand même été transmis oralement pendant plusieurs siècles par des êtres humains avant d’être écrit et canonisé. Et chacun l’interprète à sa manière, depuis le Vissudhimagga jusqu’à Ajahn Buddhadasa* et Ayya Khema*… sans parler des Tibétains et des maîtres zen. Dès qu’on ouvre la bouche, ou prend une plume, on interprète.

Toutes les connaissances humaines sont basées sur des croyances – dans un sens, c’est toujours de la fiction (des formations mentales) – et chacun croit ce qui conforte son ego (c’est aussi une croyance, bien sûr).

Personnellement, je n’ai pas peur des amalgames et du syncrétisme. Même si je m’y égare par­fois, j’y trouve aussi souvent des révélations et des insights* que je n’avais pas perçues dans les enseignements purs et durs, ou des pièces du puzzle qui me manquaient…

Aussi il vaut mieux ne rien prendre trop au sérieux, surtout les enseignements spirituels… mais cela n’empêche pas de se faire plaisir en les écoutant ! Et d’utiliser ce qui nous parle et nous inspire pour pratiquer et essayer de s’éveiller.

Dans un sens, tous les enseignements spirituels sont des émanations du même silence, qui est le seul absolu, et s’y rejoignent, en passant par des voies et des formes différentes, et parfois contra­dictoires…


* Bentinho Massaro : maître spirituel de la non-dualité. D’origine hollandaise, il vit et enseigne aux États-Unis.

Theravada (pali) : littér. doctrine des Anciens. Seule école du bouddhisme hinayana – le petit vé­hicule – qui ait subsisté jusqu’à nos jours, le theravada est considéré comme la forme la plus ancienne du bouddhisme, et son Canon, rédigé en pali, serait la transcription fidèle des enseignements du Bouddha. Le theravada est pratiqué dans les pays du Sud-Est asiatique : Sri Lanka, Birmanie, Thaïlande, Laos, Cambodge.

* Buddhadasa (Ajahn) (1906-1993) : ordonné moine à l’âge de vingt ans, Ajahn Buddhadasa fonda en 1932 le monastère de Suan Mokkh, qui fut le premier monastère de la forêt dédié à la méditation dans le sud de la Thaïlande. Son dernier projet, dans les années 1980, fut d’établir à Suan Mokkh un centre international de Dharma qui organise régulièrement des cours et des séminaires sur le bouddhisme et des retraites de méditation. Ajahn Buddhadasa fut, avec Ajahn Chah, un des maîtres thaïlandais les plus influents du vingtième siècle. J’ai eu la chance de suivre son enseignement de 1988 à 1993.

* Khema (Ayya) (1926-1997) : née à Berlin, Ayya Khema fut ordonnée nonne en 1979 au Sri Lanka. Elle enseignait le bouddhisme theravada et la pratique des jhanas, les absorptions méditatives. Elle fonda en 1978 le Wat Buddha Dhamma, un monastère de la forêt situé en Australie, où j’ai fait ma première retraite avec elle en février 1990 (voir mon livre Le parfum de l’éveil). Elle fut ensuite mon principal maître spirituel jusqu’à sa mort. 

Insight (anglais) : littér. vision intérieure. Terme utilisé dans le bouddhisme pour désigner la méditation de la sagesse (vipassanainsight meditation), par opposition à la méditation du calme (samatha). Ce mot est couramment utilisé en anglais pour nommer une vision intérieure, révélation, compréhension, intuition profonde, prise de conscience… Comme je n’ai pas trouvé de mot français qui me semblât approprié pour exprimer la véritable connotation d’insight, j’ai préféré garder le mot anglais.

 

10 juillet 2017, Cabrières d’Aigues

26 Jan 2023

Vue du monde

840 Lumière multicolore

840 Lumière multicolore

La société occidentale actuelle serait une des seules cultures, dans toute l’histoire de l’humanité, qui rejette la spiritualité et les états de conscience non ordinaires. C’est dû à la vue du monde et de la réalité basée sur les théories de Newton, Darwin et Descartes, qui considère le monde comme une machine et la logique comme la valeur suprême. C’est ce qui a permis le développement de la science et de la technologie, mais a créé aussi une société de plus en plus dysfonctionnelle : elle serait un symptôme de cette vue fausse de la réalité, qui a conditionné tous les domaines de la connaissance.

Il est d’ailleurs curieux de constater que la découverte de la relativité et de la physique quan­tique, il y a un siècle déjà, qui démontrent clairement que cette vue du monde est fausse, n’a cepen­dant pas réussi à la changer, et à part quelques individus, la majorité de la population fonctionne toujours selon l’ancien paradigme, ainsi que la plupart des institutions de la société, et en particulier la science, la médecine, l’éducation, l’économie et la politique. Il semble que seul un changement de niveau de conscience pourrait ouvrir les gens à la vue du monde du nouveau paradigme, et celui-ci ne pourrait être produit que par un retour de la spiritualité dans la vie des gens et de la société, mais certainement pas par la vision limitée du matérialisme, de la logique, de l’athéisme et de la laïcité.

Bon ! on peut se demander dans quelle mesure les sociétés anciennes, dans lesquelles la spiritua­lité avait sa place, fonctionnaient mieux que la société actuelle ?

Selon Stanislav Grof, le besoin de spiritualité serait plus fort que l’instinct sexuel.

 

21 janvier 2016, Chiang Mai

 

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11 Jan 2023

Vision d'unité

968 Peinture de guérison

968 Peinture de guérison

Nouvelles expériences d’émerveillement devant la vision du monde en me promenant dans mon quartier, à Chiang Mai ; en particulier le lundi soir, jour du marché, où il y a foule. La sensation très forte que la multiplicité des êtres est une expression de l’unité fondamentale (de Shiva dirait le shivaïsme du Cachemire). Je n’ai pas l’impression de voir des êtres séparés, mais des éléments (des cellules) d’un tout, d’un grand être, qui sont tous liés, interdépendants, et fonctionnent ensemble. Sinon, comment un monde aussi complexe pourraient-il fonctionner dans l’harmonie ? Car, en Thaïlande, c’est bien d’harmonie qu’il s’agit : cette foule dense évolue dans le calme et la bonne humeur. Je ressens aussi une grande appartenance. Je n’observe pas les gens comme un spectateur extérieur, mais les perçois comme d’autres expressions de moi-même à ce niveau de multiplicité, et je me sens inséparable et identique à eux à un autre niveau supérieur d’unité. 

Étrange sensation, pas désagréable, mais plutôt apaisante et rassurante. Les expressions de la manifestation, quelles qu’elles soient, paisibles ou violentes, agréables ou désagréables, ne sont que des impressions fugaces de la créativité, du désir, de la liberté illimités de Shiva, dans le temps, l’espace et la causalité, tous trois illusoires ; des expressions de sa pure présence non manifestée, mais enceinte de toutes les possibilités : silence absolu et joie infinie de l’unité, dont émane le désir d’exister dans la multiplicité, souvent bruyante et douloureuse quand on la compare à l’unité, car on s’en souvient et aspire à y retourner. 

Émerveillement devant le mystère de cette divine dualité !


2 décembre 2015, Chiang Mai

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